Le phénomène de déchristianisation que l'on voit se développer en Europe depuis quelques décennies s'accompagne toujours d'un retour à la foi d'une partie de la jeunesse, souvent par le biais de mouvements charismatiques ou traditionalistes. Comment gérer ce changement de paysage au niveau national et mondial ?
Il existe de nombreux mouvements charismatiques en Hongrie. Mais il serait exagéré de dire que ces mouvements sont soit charismatiques, soit traditionalistes. Nombre d'entre eux ont un profil plutôt général. Déjà à l'époque communiste, certains venaient de l'Ouest, par exemple les focolarini, mais il y avait aussi des mouvements fondés en Hongrie, comme Regnum Marianum, avec de nombreux prêtres et laïcs qui ont été emprisonnés parce qu'ils étaient naturellement suspects aux yeux du régime.
Nous avons beaucoup appris des mouvements français, italiens, espagnols et sud-américains parce qu'ils sont apparus surtout après le changement du système politique. Dans la ville de Budapest, nous avons même un vicaire épiscopal pour les mouvements charismatiques, l'évêque auxiliaire Kornél Fábry, qui est membre de la Communauté de l'Emmanuel. C'est une richesse, mais il faut veiller à garder les contacts avec les paroisses et le diocèse. Et la vie paroissiale doit être beaucoup plus intense dans certaines régions. Les conditions extérieures peuvent nous aider dans ce sens, et récemment nous avons récupéré ou construit des maisons et des salles paroissiales pour permettre aux fidèles de se rencontrer même en dehors de la liturgie, parce que, en fait, le régime communiste dans le passé a systématiquement enlevé tous les bâtiments, toutes les structures où les gens pouvaient se rencontrer. Aujourd'hui, je constate avec joie que ces structures existent à nouveau et commencent à fonctionner.
Quant aux associations locales, beaucoup d'entre elles sont aussi internationales et, grâce à Dieu, il existe un droit canonique qui leur donne une structure adéquate. De nombreuses communautés ont obtenu une fondation du Saint-Siège, un acte de reconnaissance de leurs statuts. Elles appartiennent donc à une catégorie bien définie.
Si un mouvement dont les statuts sont reconnus par le Saint-Siège demande à établir un centre dans le diocèse, j'en donne l'autorisation avec une grande joie et jusqu'à présent, cela semble avoir fonctionné. Il y a aussi les associations de fidèles liées aux ordres religieux, qui sont anciennes, mais qui se sont renouvelées récemment, comme l'Ordre séculier de Saint-François. Elles sont bonnes. Ce n'est pas un hasard si de nouvelles formes et communautés naissent également dans l'Église, car la prière commune, l'éducation des enfants, la solidarité dans les difficultés de la vie sont très importantes. Il est certain que beaucoup de ces communautés ont l'habitude de se consacrer correctement à la Bible, aux questions de foi. S'il y a des responsables locaux, j'essaie toujours d'entrer en contact avec eux pour qu'ils reçoivent une mission canonique de l'évêque. S'ils ont des connaissances théologiques suffisantes et qu'ils sont bons, c'est généralement un atout, mais il faut savoir qui ils sont et quelle est leur préparation.
Ces communautés, qui rassemblent souvent de nombreux...
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